L'ALCOOL ET LA CONDUITE
Près d’un accident mortel sur trois est lié à l’alcool. Plus de la moitié de ces accidents se produisent les nuits de week-end, plutôt en rase campagne, hors intersection, et n’impliquent le plus souvent qu’un seul véhicule. Ces données démontrent que les conducteurs qui ont consommé de l’alcool ne sont plus maîtres de leur véhicule.
Les effets de l’alcool sur le conducteur
L’alcool agit directement sur le cerveau, même à faible dose. Les premières perturbations sont constatées à partir de 0,3 g/l,mais se généralisent à partir de 0,5 g/l. L’alcool rétrécit le champ visuel, la perception latérale des objets est donc altérée.
Danger lors d’une intersection, en agglomération… : La perception du relief, de la profondeur et des distances est modifiée.
Danger en cas de dépassement. : Le temps de réaction visuelle augmente. Chez un conducteur sobre, la durée moyenne de réaction est évaluée à une seconde. S’il présente une alcoolémie même légèrement positive, elle atteint au moins une seconde et demie.
À titre d’exemple : un véhicule roulant à 90 km/h parcourt 25 m en une seconde, 37 m en une seconde et demie. Ces 12 mètres – soit la distance parcourue pendant ce délai de réaction supplémentaire – peuvent sauver une vie ! |
Danger en cas de nécessité de freinage d’urgence. : L’alcool augmente la sensibilité à l’éblouissement.
Conduite dangereuse la nuit. : L’alcool diminue la vigilance ainsi que la résistance à la fatigue. En outre, la coordination des mouvements est perturbée.
Danger permanent dans toutes les situations de conduite. : Enfin, l’effet désinhibiteur de l’alcool amène le conducteur à sous-évaluer les risques et à transgresser les interdits.
Vitesse excessive, négligence du port de la ceinture de sécurité ou du casque…
Une élimination très lente
Quelle que soit la quantité d’alcool consommée, le taux maximal d’imprégnation de l’organisme est atteint :
une demi-heure après une absorption à jeun ;
une heure après une absorption au cours d’un repas.
En revanche, il faut beaucoup de temps pour éliminer l’alcool. Un sujet en bonne santé élimine 0,1 à 0,15 g/l d’alcool par heure.
Ne vous laissez pas surprendre
Savez-vous qu’il y a autant d’alcool dans un verre de bière, un verre de vin et un verre de whisky-soda servis dans un bar ? Attention, à domicile, les doses sont variables selon la taille des verres, qui peuvent aussi être plus ou moins remplis.
En moyenne, chaque verre consommé fait monter le taux d’alcoolémie de 0,2 à 0,25 g/l. Ces chiffres peuvent être sensiblement supérieurs chez les femmes, les jeunes, les personnes âgées et les individus minces. Par ailleurs, certains paramètres comme l’état de santé, le degré de fatigue, une alimentation déséquilibrée, le tabagisme ou le stress contribuent à augmenter le taux pour une consommation identique.
La solution la plus simple pour ne prendre aucun risque consiste à ne pas consommer du tout d’alcool.
ATTENTION • Le taux maximal d’alcoolémie autorisé au volant est de 0,5 g par litre de sang. Les éthylotests et les éthylomètres délivrent cette mesure par litre d’air expiré : le seuil légal à ne pas atteindre est fixé à 0,25 mg par litre d’air expiré. • Conduire avec un taux d’alcoolémie égal ou supérieur à 0,8 g par litre de sang, qui correspond à 0,4 mg par litre d’air expiré, est un délit. |
Des solutions pour toutes les situations
Il est facile de s’organiser afin qu’une soirée entre amis, un dimanche en famille ou un retour de repas d’affaires ne se terminent pas tragiquement. La solution la plus simple consiste à consommer des boissons qui ne contiennent pas d’alcool : eaux, sodas, jus de fruits, etc.
Organisez-vous en amont en choisissant le « conducteur désigné » ; celui qui ne consommera pas d’alcool afin de pouvoir reconduire tout le monde à bon port.
Si vous avez consommé un peu d’alcool, avant de décider de prendre le volant, mesurez vous-même votre taux d’alcoolémie. Il existe deux types d’éthylotests, disponibles dans le commerce :
les éthylotests chimiques, qui ne peuvent être utilisés qu’une seule fois ;
les éthylotests électroniques, qui sont réutilisables.
Si vous avez consommé de l’alcool et si, au moment de prendre le volant, vous ne connaissez pas votre taux d’alcoolémie ou si vous savez qu’il est égal ou supérieur à 0,5 g/l, des solutions de dernière minute existent :
attendre que l’alcool soit éliminé, en finissant la nuit sur place ;
prendre une chambre dans un hôtel à proximité de son lieu de sortie ;
prendre les transports en commun, quitte à attendre leur remise en service au petit matin, ou appeler un taxi ;
pratiquer le covoiturage : solliciter des amis sobres pour se faire raccompagner ;
rentrer à pied…
Même si vous n’êtes que passager, il est de votre responsabilité de ne pas accepter d’être raccompagné par un conducteur ayant consommé de l’alcool, et dont le taux d’alcoolémie, au moment du départ, est inconnu ou supérieur à 0,5 g/l.
Depuis juillet 2003 |
Amende (1) | retrait de points | suspension ou annulation du permis (1) | immobilisation ou confiscation du véhicule (2) | Prison (1) |
Conduite avec un taux d’alcoolémie ≥ 0,5 g/l et < 0,8 g/l dans le sang (ou ≥ 0,25 mg/l et < 0,4 mg/l dans l’air expiré) | 135 € | - 6 points | Suspension de 3 ans | - | - |
Conduite avec un taux d’alcoolémie ≥ 0,8 g/l dans le sang (ou ≥ 0,4 mg/l dans l’air expiré), ou en état d’ivresse, ou refus de se soumettre à une vérification de présence d’alcool dans le sang |
4 500 € | - 6 points | Suspension ou annulation de 3 ans sans sursis ni permis blanc | Immobilisation | 2 ans |
Récidive de conduite avec un taux d'alcoolémie ≥ 0,8 g/l dans le sang (ou ≥ 0,4 mg/l dans l'air expiré), ou en état d’ivresse, ou refus de soumettre à une vérification de présence d’alcool dans le sang |
9 000 € | - 6 points | Annulation de 3 ans de plein
droit
|
Immobilisation ou confiscation | 4 ans |
Conduite en état d’alcoolisation et après l’usage de stupéfiants. | 9 000 € | - 6 points | Suspension ou annulation de 3 ans | Immobilisation ou confiscation | 3 ans |
Blessures involontaires avec incapacité totale de travail (ITT) de 3 mois ou moins, causées en état d’alcoolisation | 45 000 € | - 6 points | Suspension de 10 ans (sans sursis ni permis blanc | Immobilisation ou confiscation | 3 ans |
Blessures involontaires avec ITT de plus de 3 mois, causées en état d’alcoolisation |
75 000 € | - 6 points | Suspension ou annulation de plein droit de 10 ans sans sursis ni permis blanc | Immobilisation ou confiscation | 5 ans |
(1). Il s’agit d’un maximum ; en deçà, le juge reste libre de prononcer la sanction qui lui paraît la plus appropriée.
(2). L’immobilisation et la confiscation du véhicule ne sont pas cumulables avec une peine de prison ou une amende.