A la fin du 19 siécle l’usage de l’automobile était réservé à ceux qui avaient les moyens d’acquérir cette machine coûteuse et le courage de l’utiliser. Plusieurs centaines de
petits constructeurs fabriquaient des moteurs qu’ils montaient sur des châssis
et un carrossier intervenait ensuite. Diffusion confidentielle pour une clientèle
privilégiée jusqu ‘à ce que 2 hommes, Ford et Citroen créassent une
vraie révolution. Ils pensaient que l’automobile sera populaire ou ne serait
pas et que pour connaître l’essor qu’elle méritait il lui fallait devenir
accessible au plus grand nombre. Dans ce but dès 1903 Henri Ford décide de construire en grande série un modèle unique : La Ford T
La Ford “T” est une torpédo
légère et robuste à quatre places haute sur pattes, tout en métal, acier et
tôles minces, munie d’un moteur 4 cylindres de 2 900 cm3 à
soupapes latérales, d’une puissance de 30 ch. Elle roule à 60-70 km/h et
consomme moins de 4 litres aux 100 km. Vendue 50 % moins cher que ses
concurrentes, elle acquiert vite la réputation d’arriver toujours à bon
port, de l’Atlantique au Pacifique et bientôt dans le monde entier. Première voiture populaire
de l’histoire, construite pendant 19 ans à plus de 14 millions
d’exemplaires, la célèbre Ford T, l’increvable “Araignée”, encore
surnommée par les Américains “Tin Lizzie” (Lizzie fer-blanc), mérite le
titre de voiture du siècle. Pendant ce temps en France,
André Citroen adopte la méthode du taylorisme afin de fabriquer jusqu’à
50.000 obus par jour au cours de la première guerre mondiale. Après la guerre, il
convertit son usine à la construction d’automobiles en grande série, comme
il les a vues fabriquer chez Ford, et lance la Type A, première voiture
construite en Europe en grande série, donc accessible à un beaucoup plus grand
nombre d’utilisateurs. Étudiée par l’ingénieur Jules Salomon, c’est une
torpédo 10 CV (on disait 10 HP), moteur 4 cylindres en ligne de 1 327
cm3,
d’une puissance de 18 ch, légère (800 kg) et relativement rapide (65 km/h)
pour une consommation de 7,5 litres aux 100. Livrée prête à rouler
avec tout son équipement, d’un prix moins élevé que celui d’un cyclecar,
elle sera vite la plus vendue des voitures françaises.
Au Salon de 1921, Citroën
lui ajoute la Type C, une 5 CV due à l’ingénieur Edmond Moyet. C’est
une torpédo à une porte (l’emplacement de la portière gauche est occupé
par la roue de secours) et deux places, peinte en jaune vif qu’on appelle
“Petite Citron” puis “Trèfle” quand elle aura trois places en quinconce
en 1925. Moteur 4 cylindres en ligne
de 856 cm3,
sa légèreté (540 kg) et sa puissance (11 ch - ce sera à peu près celle de
la 2 CV) l’emmènent à 60 km/h pour une consommation de 5 litres aux
100. Son prix est de 8 500 F contre les 13 500 F de la 10 HP B2. Malgré ses qualités, ses
places limitées et ses faibles dimensions (3,20 m en longueur) la font classer
parmi les voiturettes et son succès indéniable reste cependant limité (80 759
en cinq ans, pour 138 546 10 HP durant la même période). Citroën l’arrête en 1926
pour revenir au modèle unique : la B 14. Même lui n’avait pas
encore compris qu’une automobile populaire devait avoir quatre places.
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