L’inventif Léon Laisne
est né en 1881 à Douai (nord de la France). Apprenti fondeur à 13 ans, puis
tourneur-ajusteur, il a 17 ans quand il construit son premier moteur, 18 ans sa
première voiture. Il travaille chez quelques constructeurs, dont Léon Bollée,
avant de s’établir à son compte et de fabriquer des voitures sur commande.
À 23 ans, il invente un tour universel et plusieurs autres dispositifs. Pendant la Première Guerre
mondiale, il fabrique à Nantes des tours à façonner les obus. Après
l’armistice, il revient à l’automobile, travaille notamment beaucoup sur
les suspensions et s’associe dans les années 20 avec l’anglais Harris. En 1930, il expose au Salon
de l’auto une traction avant à quatre roues indépendantes, direction à crémaillère,
carrosserie tout acier. Charles Faroux en fait l’éloge dans L’Auto
et La Vie de l’auto. En 1935, quand la Société
des Ingénieurs de l’Automobile (SIA) lance son grand concours de projets pour
une petite voiture économique à deux places, il présente deux projets qui
ont, l’un ou l’autre, les caractéristiques suivantes : – châssis-cadre à deux
longerons parallèles portant un plancher entièrement plat et une carrosserie légère
en tôle d’aluminium ; – suspension à ressorts
à spirale sous carter, par leviers sur bras d’essieu et roues indépendantes,
sans amortisseur, avec une interconnexion (mais droite-gauche et non
avant-arrière) ; – moteur 2 cylindres opposés,
à plat, de 500 cm3,
refroidi par air ; – sièges rustiques, en
toile, suspendus à la partie haute de la carrosserie. Il aurait aussi réalisé
par la suite, mais cela n’a jamais pu être réellement établi, une petite
voiture du même genre, de 3 CV, à quatre places et traction avant. Il y avait là une série de solutions ingénieuses qui font penser à certains dispositifs étudiés ou mis en œuvre pour la future 2 CV. C’est pourquoi Léon Laisne intenta à la
société Citroën un procès en contrefaçon qui a traîné plusieurs années.
Mais ses études, restées théoriques pour la plupart d’entre elles,
n’avaient fait l’objet d’aucun brevet et Léon Laisne dut renoncer à sa
plainte.
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