Cette fois, la 2CV allait montré qu’elle savait vraiment tout faire

Elle court :

La 2 CV n’a pas attendu 1972 et le 2 CV Cross pour faire du sport.

 Dès 1952, Jean Malard, président fondateur du Club des 2 CV de l’Orléanais, organisa chaque année (jusqu’en 1960) un rallye réservé aux 2 CV.

Assez vite,  ici et là, des 2 CV, de série ou pas, participèrent à des rallyes internationaux : en 1953, Clément Cardanot au Rallye Acropole, Michel Bernier au Monte-Carlo, Matheron ou Seibert au Tour de Corse 1956, d’autres aux Mille Miles…

La 2 CV enregistra aussi – comment s’en étonner ? – de nombreux succès en courses d’économie, d’abord au Caltex Economy test, puis au Mobil Economy run. Mais ce fut dans des rallyes plus exotiques, disputés sur des pistes de terre particulièrement difficiles qu’elle se montra le plus à l’aise.

En 1958, au Rallye de Madagascar, la 2 CV d’Olivaux se classe 3e, celle de Jo Schlesser (qui deviendra un pilote célèbre) 4e.

En 1959, Dalmagro/Dani et Beras/Nicoud remportent en 2 CV le Rallye du Sénégal.

En 1960, la 2 CV de Mlle David est 2e au classement général du Rallye du Cambodge.

En 1961, à l’arrivée du Grand prix international d’Argentine (5 000 km), les quatre 2 CV ayant pris le départ sont les seules à enregistrer 100 % de réussite…

Partout où elles passent, presque couchées sur le côté dans les virages des étapes spéciales, les 2 CV sont applaudies.

Partout, elles suscitent la bonne humeur. La palme sur ce point revient sans doute à l’équipage Christiane Dubuet/Solange Col : dans une “spéciale” du Rallye de Lorraine (dont leur 2 CV va remporter la classe 0 à 600 cm3), on entend tout à coup un grand bruit. “Qu’est-ce que c’est ?”, interroge Christiane. “Ce n’est rien”, répond Solange, “tu viens sûrement de franchir le mur du son !”

En 1967, Colette Perot s’illustre dans le rallye féminin Paris – Saint-Raphaël avec la 2 CV qui vient de l’emmener de Paris à Lahore et retour.

L’une des dernières participations à un grand rallye fut peut-être celle de la Dyane 6 de Michel Peyret/Jean-Jacques Cornelli au Rallye Monte-Carlo 1976 (80e au classement général).  

La 2 CV fit également parler d’elle sur les circuits. Dès 1953, Jean Vinatier encore adolescent (il a moins de 20 ans) remporta le Bol d’or dans la catégorie 350 cm3 avec une 2 CV surbaissée, style barquette de compétition, préparée par Pierre Barbot et Vinatier père. C’était une équipe tout feu, tout flamme : la 2 CV prit feu pendant la course. On éteignit, elle repartit. Et gagna. Quelques semaines plus tard, la même voiture et la même équipe battaient 9 records internationaux à Montlhéry.

Puis vint le temps des courses en nombre.

1972 : en Amérique latine, avec El Campeonato, des 2 CV tournent pendant 30 heures sur le circuit de Buenos Aires, leurs pilotes se relayant toutes les 4 heures.

1974 : la Belgique entame une longue série de courses sur circuit, réservées aux 2 CV et aux Dyane avec les épreuves de vitesse de Nivelles, puis celles de Zolder (1975)

et enfin les 24 heures 2 CV de Francorchamps disputées chaque année depuis 1985 (280 engagés en 1987).


Elle nage... Un “vilain petit canard” ne saurait s’abstenir de nager !!!!  La 2 CV se devait de faire honneur à son surnom.  

Au commencement, ce ne fut que plaisanteries de quelques copains, comme la 2 CV à aubes des étudiants de l’École supérieure d’ingénieurs de Marseille qui, le 25 juin 1982, traversa le vieux port. Un an plus tard, la Belgique se jette à l’eau : le 4 septembre 1983 à Hermalle-sous-Argenteau, près de Liège, plus de vingt 2 CV munies de flotteurs et de pales mues par leur moteur (le fameux moteur flottant ?) disputent sur la Meuse une course nautique en deux manches de 800 mètres, remportées par l’équipage Lambermont/Bastin/Hermesse.

Ces radeaux très spéciaux laissèrent… médusés les 15 000 spectateurs qui s’étaient déplacés pour l’occasion.

L’idée était lancée. On se donna rendez-vous pour l’année suivante.

  Mais déjà, en Bretagne, on préparait pour 1984, sous les auspices de Bernard Vitré, la première course de 2 CV nautiques à Huelgoat (Finistère) !

 En 1985 est constitué le club “Ouest Aqua Deuche”. Une vingtaine de 2 CV commencent à s’exhiber dans les courses de vitesse sur les plans d’eau de la région.

Elles atteignent 40 km/h. En 1986, on voit apparaître un peu partout des 2 CV nautiques ou amphibies.

À Huelgoat, les flotteurs sont remplacés par des coques de bateau sous la carrosserie des 2 CV, les moteurs de 602 cm3 sont équipés de turbine, on atteint les 70 km/h.

- En 1987, André Kerboal développe la suralimentation des moteurs en adaptant à ceux-ci un turbocompresseur.

Le moteur actionne une hélice qui propulse la 2 CV “turbo-nautique” à 85 km/h.

- En 1988 apparaissent de nouvelles coques profilées issues des compétitions “offshore”. On atteint les 100 km/h dans les différentes manches du championnat de Bretagne.

- En 1989 débute le championnat de France des “2 CV Turbo-nautiques”.

- En 1983, il devient championnat d’Europe.


Elle vole !   Un “vilain petit canard” ne saurait s’abstenir de voler !!!!!

En 1984, c’est encore de Belgique qu’en vint l’initiative, dans le but de corser les courses sur la Meuse, près de Liège.

Le 2 septembre, la 2 CV surmontée d’une grande aile de l’association “Africa 2 000”, vole… quelques mètres à partir d’un tremplin, après avoir pris beaucoup d’élan.

Il faut un début à tout.

  En 1985, un club concurrent de celui d’Huelgoat, la Section nautique des Amicales laïques de Pouancé, Soudan et Villepot (Loire-Atlantique) imagine de présenter dans ses réunions une 2 CV volante.

Le projet prend corps. Ce sera un objet volant identifié muni d’ailes ULM, équipé d’une hélice de 1,70 m, actionnée par un moteur Panhard 24 CT de 55 ch. La caisse de 2 CV en résine polyester assemblée sur une structure en aluminium est portée tantôt sur des roues, tantôt sur des flotteurs spéciaux en kevlar.

Le 30 août 1986, des essais concluants ont lieu sur l’aéroport de Pouancé. La 2 CV vole ! D’autres essais de la version “hydroplane” sur le plan d’eau de la Blissière le confirmeront.

Après plusieurs exhibitions en 1987, la 2 CV volante sera la vedette, au début de juillet 1988, du week-end des Sports aériens sur l’hippodrome de Vincennes.