En dehors de l’article prémonitoire de Robert Braunschweig dans La Revue automobile en 1948 et d’un qualificatif heureux lancé par L’Argus de l’automobile quelques mois après la sortie de la 2 CV : “C’est la Jeep de la paix”, l’un des premiers articles vraiment sympathiques à l’égard de ce modèle émane d’un correspondant en Europe du Wall Street Journal.

Il mérite le titre d’ami américain de la 2 CV parce que l’humour de sa description ne parvint pas à masquer son évidente admiration pour la petite voiture-phénomène qu’il a découverte.

 

Ici et là, la presse allemande l’avait parfois précédé.

Elle redoubla ses louanges amusées lorsqu’il fut question d’interdire la 2 CV dans les pays adoptant des normes de dépollution sévérisées.

Les regrets suisses s’exprimèrent au même moment (1987) pour les mêmes motifs.

Mais déjà – comme le temps passe ! – Citroën annonçait la fermeture du temple majeur : l’usine de Levallois.

 Il n’échappa à personne que c’était là la mise en préretraite de la 2 CV, préludant à l’arrêt définitif de sa fabrication, le 27 juillet 1990.

 

C’était un vendredi, écrit Auto-plus (7 août 1990), jour du poisson, et il faisait chaud à Mangualde. Je ne sais pas pourquoi, mais la dernière Deuche est morte dans l’émotion. À force de vouloir la faire mourir en silence, à force de refuser fleurs et couronnes, à force d’indifférence voulue, Citroën a accru le caractère poignant de cette disparition. (…) Un moment simple, léger comme un souffle. Pas une larme n’a coulé, peut-être. Mais quelle boule dans la gorge des ouvriers ! Le PDG, Calvet, avait gardé sa tête dans les chiffres à Paris ; le directeur général, Karcher, restait concentré sur ses courbes de production. Alors là-bas, au Portugal, ils ont fait ça en famille. Dignement. Presque joyeusement. Sympa. J’aimerais mourir comme ça.”

 

 Dès lors, la page est tournée