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La voiture des joyeux Dimanche à la campagne et les vacances populaires au soleil.
Partie un an plus tard et non sans difficulté la 2CV est bien loin derrière. De toute façon, Boulanger n’a jamais envisagé de dépasser la cadence de 100 voitures par jour. Les listes d’inscriptions pour les achats de 2Cv s’allongent démesurément. On cite des cas de revente au marché noir. En 1951 malgré l’apparition des modèles fourgonnettes la production n’a pas dépassé 16.000 voitures, mais les choses vont changer.
Le
11 novembre 1950, Pierre Boulanger trouve la mort dans un accident de la
route. Ses successeurs, Robert Puiseux et Pierre Bercot vont assouplir
sa doctrine. Le moteur 425 cm3 vient seconder le 375 cm3, une couleur
bleu glacier s’ajoute au gris des origines. Les
cadences augmentent, 48.000 en 1953, 105.000 en 1955, 210.000 en 1960 Les
successeurs : Puiseux, Bercot Cogérant
de Michelin avec Pierre Boulanger, Robert Puiseux est appelé à lui
succéder à la tête de Citroën en 1950. Né à Paris en 1892 dans une
famille d’astronomes, Robert Puiseux préparait Polytechnique quand la
guerre de 1914-1918 interrompit ses études. La paix revenue, il épousa
Anne Michelin, la troisième fille d’Édouard, dont il eut neuf
enfants. Entré dans la firme de Clermont-Ferrand, il en fit comme
c’est l’habitude l’apprentissage à tous les niveaux avant d’en
devenir, en 1938, l’un des gérants. Il poursuivra les tâches
entreprises par Pierre Boulanger et Pierre Michelin, en particulier la
création de la DS 19. Il partageait son temps entre Javel et
Clermont-Ferrand mais se reposa de plus en plus sur Pierre Bercot et
Antoine Brueder en ce qui concerne la direction de Citroën qu’il
abandonnera en 1958. Président d’honneur de Citroën, il vivra 99
ans. Pierre Bercot, quand il devint président-directeur général de Citroën en 1958, en était donc déjà le patron effectif depuis quelques années. D’origine
bretonne, né à Paris en 1903, il était docteur en droit et diplômé
des langues orientales (grec ancien et moderne). Entré
en 1937 chez Michelin, il fut appelé par Boulanger chez Citroën où il
s’occupa notamment de l’étude des prix de revient (en particulier
ceux de la 2 CV). Très vite, il voit croître les responsabilités
qui lui sont confiées. En 1944, il est arrêté par la Gestapo et
emprisonné à Fresnes pour avoir détourné, avec l’appui des résistants
de la SNCF, un convoi transportant les grosses presses de l’usine
Citroën de Saint-Ouen réquisitionnées par les Allemands pour
l’emboutissage des fusées V2 (le convoi se promènera à travers
toute la France avant d’être retrouvé à la Libération). En
1950, Puiseux prend Bercot comme adjoint à la direction générale où
il va se trouver confronté à un grand nombre de problèmes successifs :
lancement de la DS, augmentation de la production, diversification des
modèles, décentralisation des unités de fabrication, rapprochement
avec d’autres marques, restructuration du groupe Citroën, dont il
demeure président jusqu’en 1970. Nommé lui aussi président
d’honneur, il meurt à Paris en 1991.
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