Dernière frappe des capots de 2 CV       

Le 21 mai 2003, à l’usine Oxford-Automotive, dernière frappe des capots de la légendaire « deudeuche » ,

 

C’est une page d’histoire qui est tournée

 

 

MERCREDI après-midi, à l’usine Oxford Automotive de Douai, les ouvriers, vêtus d’un bleu de travail, s’activent.

Ils doivent honorer la dernière commande de Citroën : la frappe de 1 500 capots de la mythique voiture des années d’après-guerre, la 2 CV.

Dans une ambiance emprunte de nostalgie, visiteurs et ouvriers assistent donc à un moment historique : dorénavant, la production de pièces détachées de la célèbre « deudeuche » est bel et bien terminée.

« Les 1 500 capots que nous fabriquons ici vont ensuite prendre la direction des différentes concessions de Citroën, où ils seront stockés puis mis en vente », explique Patrick Lhuillery, directeur de l’établissement.

C’est donc une page d’histoire qui se tourne inexorablement.

Elle se referme sur quarante années de production.

Au total, ce sont cinq millions de 2 CV qui auront été fabriquées en France, faisant ainsi le bonheur et la fierté de générations d’automobilistes.

Alors, face à cette dure réalité, les amoureux de 2 CV vont devoir déployer des trésors d’ingéniosité pour que leur passion ne s’éteigne pas en même temps que cette dernière production.

Que les amateurs de 2 CV soient prévenus : dorénavant il leur sera difficile, voire impossible de dénicher les capots de ces voitures fétiches, devenues au fil du temps, mythiques.

La production de ces pièces détachées ayant pris fin, définitivement, hier après-midi à l’usine douaisienne Oxford-Automotive.

« Citroën nous a demandé,pour la dernière fois, de procéder à la frappe de mille capots de 2 cv, » indique Alain Dulieu, chef de service maintenance outillage.

Une production qui, avait néanmoins cessé depuis 1991, mettant ainsi un terme à quarante années de fabrication. Cinq millions d’exemplaires ayant fait jusqu’alors la joie de nouveaux acquéreurs

 

Mais, quels outils employer pour donner forme à ce capot ? « Sur une ligne de presse, on utilise, d’abord, des outils d’emboutissage pour donner à la tôle du capot, au départ plane, une forme arrondie.

 

Puis, on procède aux travaux de finition, en découpant les matières en trop...

Pour cela, on se sert d’outils de détourage, montés sur 750 tonnes, d’outils de reprise pour la découpe et les tombages de bord, », explique Patrick Lhuillery, directeur de l’établissement douaisien.

 

Une ligne de presse qui, aujourd’hui, est entièrement robotisée et où la main de l’homme se fait de plus en plus rare.

Ces dernières pièces détachées prendront ensuite la direction des différentes concessions de Citroën afin d’y être stockées et venues.

 

C’est donc une page d’histoire qui se tourne, irrémédiablement, sur cette petite

voiture qui, comme le cahier des charges l’indiquait, « permettait de transporter, entre autres deux cultivateurs en sabots et 50 kg de pommes de terre ».

 

Nostalgie, quand tu nous tiens !

 

M.-C. NICODEME

Photos Pascal GÉRARD