Les Amis de le Tuilerie de Bezanleu ( tous les derniers dimanches du mois, de mars à octobre, à partir de 14 heures, 30 F)

77710 TREUZY LEVELAY

Tél : 01-64-29-06-28

 

3 Questions à Dominique Nanty

Directrice de la tuilerie de Bezanleu, à Treuzy-Levelay

Dernière descendante de cinq générations de la dynastie Mouttrond, Dominique Nanty a repris et relancé l’ancienne tuilerie familiale de Bezanleu, où l’on pratique la cuisson de la terre au feu de bois depuis des temps immémoriaux

A quand remonte la tuilerie ?

En 1575, un seigneur parle déjà des parcelles "au-delà de la vieille tuilerie" et des tuiles de Bezanleu. Ma famille l’a rachetée à la commune en 1820 et relance l’activité vers 1836. Après diverses interruptions, nous avons entrepris en 1984 de sauver les bâtiments et un savoir-faire ancestral. Une association des Amis de la tuilerie nous aide, et le prix du patrimoine, en 1985 nous a été d’un grand secours pour faire connaître ce témoignage vivant de l’artisanat industriel. D’autres partenaires nous ont aidé, comme le Conseil général et le Crédit Agricole, pour restaurer la grande cheminée, et un jour prochain, le second four. Je ne suis pas une femme d’affaires et la vente des tuiles est une entreprise difficile. Mais je ne me suis pas trompée dans le sens où j’ai toujours senti que Bezanleu avait un caractère magique.

Quand les gens viennent visiter la tuilerie une demi-heure, ils n’arrivent pas à repartir. Est-ce dû à l’harmonie des bâtiments, ou au fait que, bien qu’il s’agisse d’une usine, sa couleur bois et terre se fond dans la nature environnante?

 

Qu’elle est la spécificité de cette tuile artisanale?

Tous les bâtiments ont été construits en fonction du vent et du soleil, pour sécher, pour ventiler. Aller dans les champs, tirer des morceaux de terre, les malaxer et les voir deux mois après protéger un toit : cet aspect artisanal est très présent. Nos fours gallo-romains sont à bois, et le "grand feu" est un moment exceptionnel, où l’on récolte en une seule fois le travail de plusieurs mois. Le travail est plus lourd au bois, le résultat est différent : la cuisson est très progressive. On peut atteindre des degrés importants (jusqu’à 1.250°) avec des calories intéressantes car elles enveloppent tout le produit, qui est Cuit à coeur. Cela donne une couleur plus orangée et moins uniforme, et en même temps une longévité exceptionnelle. Bien sûr, les produits reviennent un peu plus chers que la production industrielle, mais la qualité à un coût.

 

Pour les journées du Patrimoine, vous accueillerez une conteuse, qui a choisi pour thème les quatre éléments. Comment s’articule ce projet?

Dominique Nanty. - J’ai toujours eu envie de partager mon coup de coeur de la Tuilerie avec les autres. Ce projet, avec Marie-Jeanne Popé et ses contes, permet à d’autres de découvrir aujourd’hui, ce lieu reposant et magique. La terre et l’eau, puis l’air pour le séchage et enfin le feu pour la cuisson, participent tous à la fabrication des tuiles, briques et carreaux. Même si la tuilerie est un témoin du passé, même si on peut en faire une visite vivante, avec les machines en mouvement, ce lieu doit toucher autrement un autre public. Une fois par an, nous avons un marché de potiers, pour lier "le monde de la terre". A travers les rencontres d’art contemporain, les expositions de peinture ou un stage d’une école d’art , tout se rejoint, car le travail de la terre a une dimension artistique

 

 

 

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